Les voyages de pêche en Norvège, à la recherche de morues et de lieux record, attirent de plus en plus de passionnés. Dans cet article, je vais partager mon expérience de pêcheur amateur aux leurres, en quête de beaux poissons, mais surtout du plaisir simple d’être au bord de l’eau.
Expatrié en Norvège depuis trois ans, je peux le dire sans hésiter : c’est un vrai paradis pour les pêcheurs. En mer comme en eau douce, le poisson est bien présent et répond généreusement, rendant chaque sortie mémorable.
Si vous envisagez un voyage de pêche en Norvège, seul ou avec des potes, j’espère vous donner quelques conseils utiles pour en profiter au maximum.
Les espèces présentent sur mes zones
Morue (Torsk)
Ah, la fameuse morue norvégienne, ou cabillaud comme on l’appelle ! Un poisson à attraper au moins une fois dans sa vie. Très présente sur toute la côte norvégienne, elle devient de plus en plus abondante à mesure qu'on monte vers le nord. Dans le fjord de Trondheim, la taille moyenne tourne autour de 60 cm.
La morue est un adversaire exceptionnel, offrant un combat puissant et intense. On la trouve posée sur le fond, souvent cachée dans les champs d’algues si caractéristiques de la Norvège. Elle occupe toutes les profondeurs, mais je préfère la pêcher entre 15 et 40 mètres pour éviter de les abîmer et pouvoir les relâcher dans de bonnes conditions. Bien sûr, elles répondent bien même à 50 mètres et plus, mais c’est un poisson fragile. Il est essentiel de respecter cette espèce et de ne prélever que ce qui est nécessaire pour sa consommation personnelle lorsqu'on pêche en profondeur.
Lieu Noir (Sei)
Le lieu noir est de loin mon poisson préféré à pêcher, tant son combat et son comportement rappellent ceux du bar. C’est un adversaire puissant qui attaque aussi bien sur le fond qu'en surface, offrant parfois des sessions incroyables en topwater les soirées d’été.
Souvent suspendu entre deux eaux, je le cible principalement entre 20 et 60 mètres. Plus précisément, je prospecte le deuxième tiers de la colonne d’eau et j’adapte ma pêche en fonction des touches, en me rapprochant du fond ou de la surface. Le lieu noir vit généralement en bancs compacts de plusieurs dizaines d’individus (pour les avoir observés en chasse sous-marine et sur le sondeur), ce qui permet parfois d’enchaîner une dizaine de poissons en dix lancers.
Dans le fjord de Trondheim, la taille moyenne tourne autour de 70 cm, offrant déjà un combat intense, surtout avec une canne XH. Mais ces bancs sont très mobiles : il faut être au bon endroit au bon moment. Comme toujours en pêche, me diras-t-on, mais avec le lieu noir, l’attente peut être longue avant une explosion soudaine d’activité. Il n'est pas rare de traverser un vrai désert pendant une heure… puis soudain, c’est la pluie de touches et de poissons.
C’est aussi ce qui rend la pêche du bord plus complexe : il faut soit être très mobile, soit savoir patienter. Pour trouver les bancs, les zones de courant profond sont souvent les plus productives. Dans les fjords, ces zones peuvent être actives à la montante comme à la descendante, tant qu’un élément crée du courant : un pont, une zone peu profonde, ou un rétrécissement du fjord.
Lieu Jaune (Lyr)
Le lieu jaune est très présent aussi bien depuis la côte qu’en bateau. Je le recherche surtout lorsque les lieux noirs ne répondent pas. Du bord, on le trouve facilement le long des parois rocheuses. L’astuce consiste à se surélever un peu pour pêcher en verticale, mais depuis le bord. Une remontée lente le long des algues suffit souvent à en enchaîner plusieurs.
En bateau, j’opte plutôt pour une pêche en traction sur le fond ou une pêche à l’ascenseur. C’est un adversaire de choix, puissant et combatif, avec une taille moyenne autour des 50 cm, de quoi garantir de belles sensations !
Maquereau (Makrell)
Les maquereaux sont présents sur toute la côte norvégienne, et les bancs y sont ultra denses. Sur ma zone, dans le fjord de Trondheim, ils arrivent vers la fin mai, marquant aussi le début de la pêche du lieu noir en surface. La mitraillette reste la technique la plus efficace pour enchaîner les prises. Les bancs sont souvent faciles à repérer, car ils remontent en surface et créent des remous bien visibles dans le calme du fjord.
Parfois, ils s’approchent tellement du bord qu’ils se collent aux parois du fjord, traqués par les lieux noirs ou même par des dauphins. Il arrive qu’ils soient si concentrés qu’on pourrait les attraper à la main du bord!
Une mention pour le flétan (Kveite), je n'en ai pas sur mes zones donc je ne le recherche pas. C'est un poisson très apprécié des pêcheurs car il représente un peu le graal d'un voyage en Norvège. Si vous souhaitez vraiment les chercher, je vous conseille de faire votre voyage dans l'archipel des Lofoten, et pêcher dans des courants puissants avec fond sableux ;) (Les fameux Straumen).
Les techniques utilisées du bord
Recherche active du bord des lieux noirs au shad en linéaire
Technique
Pour planifier vos pêches du lieu noir, analysez les zones de courant et ciblez les profondeurs entre 20 et 60 m. Les techniques au shad reposent sur un linéaire plus ou moins rapide selon l’activité des poissons. Je commence généralement par une recherche active (un powerfishing): un linéaire partant d’un contact au fond, puis une récupération continue pour traverser les différentes couches d’eau et repérer les poissons.
Faites quelques lancers dans toutes les directions du courant, quitte à laisser le leurre dériver pour couvrir plus de terrain. Alternez les vitesses de récupération et les vibrations des shads jusqu’à la première touche. Attention, en grande profondeur, on a tendance à ouvrir le pick-up et laisser le leurre couler librement sans contact avec la tresse… mais les lieux noirs montent parfois très haut et prennent souvent à la descente ! Gardez toujours le contrôle de votre bannière.
Une fois le premier poisson trouvé, le plus dur est fait. Relancez sur la même zone en respectant la profondeur de capture. Comme le lieu noir vit en banc, il est possible d’enchaîner dix poissons en dix lancers.
Leurres favoris
Illex Dexter Shad 200, tête plombée 80 grammes
Westin Sandy Andy 23 cm, 150 grammes
Petit plus
N’hésitez pas à accélérer fortement la récupération certains jours pour sélectionner les plus beaux spécimens !
Pêche à gratter pour la morue et le lieu jaune
Technique
Les morues et lieux jaunes se tiennent sur le fond ou le long des parois rocheuses. Sur mes spots, la profondeur idéale se situe entre 15 et 30 mètres. Pour les cibler, j’applique la même méthode que pour le lieu noir : je repère une zone avec du courant, je lance le plus loin possible pick-up ouvert pour laisser le leurre descendre librement. Une fois le contact avec le fond établi, je commence une récupération lente, car les morues apprécient particulièrement les animations douces juste au-dessus des algues où elles se cachent.
J’essaie toujours de rester proche du fond, et une fois le leurre arrivé au bord, je longe les parois rocheuses pour déloger les poissons qui s’y abritent. Jouer sur la vitesse de récupération et les pauses permet souvent de déclencher les touches. En été, je privilégie une récupération lente à moyenne en linéaire continu, tandis qu’en hiver, la technique change radicalement. Quand l’eau descend sous les 5°C, je passe en pêche presque statique : je laisse le leurre posé sur le fond, effectue deux ou trois tirées douces, puis le repose délicatement.
Hors période hivernale, si le linéaire ne fonctionne pas, j’aime aussi pêcher en traction, comme pour le bar. Je ne laisse pas le leurre toucher le fond, mais je reste proche, avec une ou deux tirées sèches suivies d’une récupération de la bannière sans brider la redescente. Les touches surviennent souvent à la descente, il faut donc garder un minimum de contrôle.
Pour cette pêche, j’utilise des leurres souples entre 18 et 25 cm, principalement des shads. Mais quand le courant est trop fort, je passe sur des finesses, avec une plombée plus lourde pour descendre rapidement.
Le leurre le plus redoutable, et sûrement le plus efficace sur ces poissons, reste le jig. Sa capacité à lancer loin et couler rapidement en fait un excellent outil pour prospecter ces zones profondes. Dans les zones de fort courant du fjord, je monte jusqu’à 150 g, avec 100 g comme poids le plus polyvalent pour mes spots.
Leurres favoris
Illex Dexter Shad 200, tête plombée 80 grammes
Illex Dexter Shad 250, tête plombée 115 grammes
Illex Nitro Shad 180, tête plombée 70 grammes
Solvkroken Jig, 80 &100 &125 grammes
Petit plus
Beaucoup de superettes (Joker ou autre) en bord de mer vendent des jigs de 10 à 200 grammes dans les rayons. C'est une bonne solution s'il vous manque un grammage pour votre spot !
Ma boîte de leurres
En Norvège, les spots varient tellement en courant et en profondeur qu'il est difficile d'avoir une boîte passe-partout. Mais disons qu'une sélection de shads à gomme souple, une autre de gomme tonique et des jigs de 60 à 150 grammes constitue une bonne base pour la pêche en fjord.
Pour les leurres à gomme souple, j'utilise principalement la gamme Dexter Shad de chez Illex en tailles 200 et 250 mm. Dans les gommes toniques, j'opte pour le Nitro Shad 180 de chez Illex et le Sandy Andy en 19 et 23 cm de chez Westin.
Pour les jigs, j'affectionne particulièrement la marque Solvkroken, une marque norvégienne qui produit des jigs de bonne facture. Leurs modèles sont des classiques pour la pêche en fjord.
J’ai également quelques leurres différents dans ma boîte, comme des lames vibrantes (Runner Blade 115 Illex), de grosses écrevisses pour pêcher en Texan sur les spots peu profonds à la recherche des morues pendant la marée montante (Fox Rage Mega Craw), ainsi que quelques longbill minnows à très grande bavette pour la traîne lorsque les poissons sont difficiles à localiser.
Pour les coloris, du vert pour un naturel et du jaune/orange pour un flashy sont ceux qui fonctionnent le plus régulièrement.
Je précise que cette sélection est adaptée à mes zones de pêche et à mes préférences d’animation. Mais pour des pêches entre 20 et 60 mètres, je pense que c'est une base polyvalente sur la partie nord du pays.
Petite parenthèse pour la côte sud de la Norvège.
Les poissons y sont présents mais la taille moyenne est plus faible que dans les fjords du nord. En revanche la côte rappelle la Bretagne, avec des zones shallows et de belles têtes de roches, ce qui fait son charme. C'est globalement les mêmes espèces mais il est également possible de prendre du bar, ils arrivent depuis peu dans le sud de la Norvège.
Pour le sud, je privilégie des shad coloris naturel de 4 ou 5 pouces ainsi que des jigs de 10 à 40 grammes.
Exemples de coins de pêche
Extraits Norgeskart
La zone entourée sur l'image de gauche est excellente pour pêcher du bord. On observe un fort relief proche du bord, permettant ainsi de pêcher des zones profondes tout en étant depuis la côte. C'est une zone typique pour les morues, lieux noirs et autres. Attention, les poissons aiment venir se coller à la parois une fois ferrés, pour limiter la casse mais aussi améliorer votre animation, je vous conseille de vous surélever de quelques mètres.
La zone entourée de l'image de droite est un spot pour une pêche en bateau. Cette remontée rapide du fond crée un courant fort sur la zone et attire de jolis spécimens sur ce haut plateau.
Les astuces
Louer une voiture avec Getaround
Pour mes road trips, j’utilise Getaround, une appli pratique de location de voiture entre particuliers. Tout se fait sans interaction, ce qui simplifie vraiment le processus. En quelques clics, vous trouvez une voiture, vous la débloquez via l’appli et c’est parti ! Les prix sont souvent plus abordables que chez les loueurs classiques, et l’offre est large, que ce soit pour une journée ou plusieurs semaines. Vous y trouverez votre bonheur ;)
Norgeskart : l’appli indispensable pour la pêche en Norvège
Si vous pêchez en Norvège, Norgeskart est une appli à avoir absolument. Elle propose une carte marine ultra-précise de toute la côte, parfaite pour repérer à l’avance les bons spots, que ce soit du bord ou en bateau. Super pratique pour visualiser les fonds et cibler directement les zones pêchables, elle simplifie vraiment la planification des sorties.
L’été en Norvège : une période magique
Si vous n’avez jamais passé un été dans les pays nordiques, c’est une expérience à vivre au moins une fois. Le soleil brille 24h/24, ce qui laisse un temps infini pour des sessions de pêche interminables. Les températures oscillent entre 15 et 25°C, donnant une vraie sensation d’été breton ou normand.
Pour moi, c’est la meilleure période : tout devient plus simple. Dormir en hamac pour enchaîner les pêches, partir en sortie de 5h à 22h sans jamais voir la nuit tomber… difficile de faire mieux. C’est la saison idéale pour découvrir la Norvège, même si la taille moyenne des poissons est un légèrement plus faible. Mais honnêtement, ça n’enlève rien au plaisir !
Afin d'être plus précis, je consacre cet article à la pêche en mer, et je me donne plus de temps pour donner un retour sur la pêche en eau douce.
J’espère vous avoir donné un bon aperçu de la pêche en Norvège et des différentes espèces à cibler. Que ce soit du bord ou en bateau, les possibilités sont immenses, et chaque sortie réserve son lot de surprises.
Si vous préparez un voyage de pêche en Norvège, prenez le temps d’analyser vos spots et d’adapter votre approche pour maximiser vos chances. Et surtout, profitez du cadre exceptionnel et des longues journées d’été pour enchaîner les sessions !
📸 Retrouvez plus de contenu sur Instagram : @pierre_wunderbar
🎣 Bonne pêche et à bientôt au bord de l’eau !
Pour soutenir un belle entreprise française du monde de la pêche, je vous invite à suivre le lien suivant: https://fr.ulule.com/calendrierpeche/
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